ENTRETIEN DE CLAUDE BARDAVID AVEC LAURENT DESVOUX

ENTRETIEN DE CLAUDE BARDAVID, JOURNALISTE, AVEC LAURENT DESVOUX, POÈTE

CAFÉ ROSTAND FACE AU LUXEMBOURG A PARIS

6 JANVIER 2010, PEAUFINÉ EN MARS.

 

AVANT QU’ON NE PARLE POÉSIE, VOUS POUVEZ VOUS PRÉSENTER EN QUELQUES MOTS SVP ?

En quelques mots… Eh bien à la lettre P, je suis ou j’essaye d’être poète, pas pianiste mais professeur, parolier… Qu’est-ce que je suis d’autre à la lettre P, potier des mots, voilà, puisatier, Paris pour la naissance en 1963.

 

VOUS HABITEZ L’HAŸ-LES-ROSES ?

J’ai longtemps habité L’Haÿ-les-Roses, là je suis dans une ville voisine de L’Haÿ-les-Roses, non loin de la Roseraie internationale de l’Haÿ-les-Roses…

 

VOUS EXERCEZ UNE ACTIVITÉ PROFESSIONNELLE OUTRE VOTRE PASSION POUR LA POÉSIE

A la lettre P, comme professeur, comme je vous disais, professeur de français et aussi d’éducation civique en lycée. Donc, j’adore dans mon métier faire créer des textes, des histoires, des poèmes, et en éducation civique initier des débats où les élèves puissent s’exprimer comme ils l’entendent et comme ils en ont besoin.

 

VOUS ETES UN GRAND COLLECTIONNEUR… COLLECTIONNEUR DE MOTS, MAIS COLLECTIONNEUR D’AGENDAS JE CROIS…

D’agendas ?

 

VOUS AVEZ COMMENCÉ IL Y A UN CERTAIN NOMBRE D’ANNÉES…

Ah oui !

 

A COLLECTIONNER DES AGENDAS CHAQUE ANNÉE

Oui, en fait, c’est surtout un agenda. C’est-à-dire que c’était l’agenda de 1989 que j’ai gardé dans une collection de l’époque où il y avait le mot Ciel dans le titre de l’agenda…

 

EXCUSEZ-MOI, LES ANNÉES SUIVANTES, VOUS  N’AVEZ PAS REPRIS LE MÊME TYPE D’AGENDAS ?

C’est-à-dire que cet agenda-là particulièrement, je l’ai gardé pendant 14 ans, depuis 1989 jusqu’à 2002. Et chaque jour de l’année, et tous les ans, pendant 14 ans, j’ai écrit un vers par jour, tous les jours de l’année dans cet agenda. Pour un calendrier qui va de 1989 à 2002, sur 14 années, pour un recueil au long cours, en même temps un recueil de fourmi, pas après pas pour remplir 356 sonnets.

Et j’ai continué cette expérience poétique en la proposant sur le net depuis 2007. J’y ai ajouté trois vers en 2007 par jour, puis deux vers en 2008, puis deux vers en 2009, et je continue encore en 2010 avec deux nouveaux vers pour un recueil au long cours qui devrait comporter en tout 3 sonnets par jour, tous les jours de l’année. Ça devrait nous amener vers les années 2020.

 

C’EST UN BEAU PROJET. QUEL A ÉTÉ LE DÉCLIC QUI A FAIT QUE VOUS ETES PARTI DANS CETTE AVENTURE AU LONG COURS ? EST-CE QUE VOUS AVIEZ DES INTERFÉRENCES AVEC DES GROUPES POÉTIQUES, EST-CE QUE DES GENS COMME GEORGES PEREC OU CEUX QUI ANIMENT L’OULIPO VOUS ONT INFLUENCÉ ?

Oui, en fait…

 

C’EST DE LA POÉSIE SOUS CONTRAINTE

Tout à fait, sous contrainte. J’ai été fasciné par les expérimentations des oulipiens, donc l’Oulipo créé par Raymond Queneau et François Le Lyonnais…

 

CENT MILLE MILLIARDS DE POÈMES, VOUS CONNAISSEZ ?

Ah oui, ça j’ai adoré ! D’ailleurs, j’ai fait une sorte de suite…

Raymond Queneau reste mon auteur de référence pour la création poétique, par rapport justement à ce côté, à la fois ambitieux au niveau littéraire et puis complètement ludique en même temps, l’un n’excluant pas l’autre. Jongleur et trouveur. Et proposant chez lui des contraintes qui restent accessibles pour le grand public. Alors, parfois les personnes qui ont pu se mettre dans l’Oulipo étaient un petit peu, avec deux personnes en eux, c’est-à-dire une partie pour l’Oulipo avec des jeux extrêmement contraignants, et ça pouvait mener à quelque chose de sec, d’aride, d’un peu intellectuel, et puis une autre œuvre sui serait plus personnelle, plus riche, plus nourrie.

 

Alors que moi, j’ai plus voulu mêler ces deux aspects et essayer de créer à la fois quelque chose de ludique et ample qui comporte du sens, un enjeu de sens important.

Et dans l’Association du Verbe Poaimer que j’ai créée avec Brigitte Moyon–Dyrek, il y a presque 20 ans, eh bien on a mis en avant les jeux d’écriture à contraintes souples, de sorte que justement puissent se combiner une attention à l’écriture ludique qui serve de tremplin à l’écriture personnelle, et justement une écriture personnelle, une écriture lyrique, parce que pour moi les enjeux de réconcilier le ludique et le lyrique, c’est important.

 

QUAND ON VOUS LIT, J’AI COMMENCÉ À LIRE UN CERTAIN NOMBRE DE VOS TEXTES, PAR EXEMPLE, LE 16 JANVIER 1989, FINALEMENT IL Y A UNE DOUBLE LECTURE. UNE LECTURE VERTICALE, ET UNE LECTURE HORIZONTALE

Ah oui, tout à fait, il y a ces deux axes-là. Et c’est vrai que, s’il y a un petit apport de ma contribution poétique à la poésie, c’est l’insistance sur le rôle du temps, l’inscription du temps, et l’inscription circonstancielle en général à la fois en dehors du poème et dans le poème lui-même. Donc en fait, pour moi, il y a un enjeu de rappeler que le poème peut être de circonstance, bon même s’il n’est pas que de ça, puisque il y aussi des sens qui puissent le déborder en dehors du temps et de l’espace, mais que il peut s’épanouir en étant incarné dans un espace bien précis et dont le poème peut profiter, et pour lequel les lecteurs peuvent avoir un intérêt à trouver justement cette inscription spatiale et temporelle qui sert de cadre, cadre souple à l’écriture poétique.

 

DONC VOUS VOUS REVENDIQUEZ DE QUENEAU

Oui et j’entends encourager un « Retour à Queneau » comme il y a eu dans un domaine parallèle un « Retour à Freud ».

 

EST-CE QU’ARAGON QUELQUE PART VOUS A MARQUÉ ?

Ah oui, justement par rapport au lyrisme, c’est l’inscription… Aragon reste un horizon indépassable pour le lyrisme. C’est vrai qu’en hypokhâgne, par exemple, j’avais eu un blocage dans l’écriture de dissertations et de l’écriture en général de prose, et je suis reparti dans l’écriture en ayant fait des commentaires du Roman inachevé pour mon professeur de khâgne. Donc ça, ça m’a relancé, ça m’a remis en selle pour l’écriture de prose, parce qu’en parallèle j’avais l’écriture de poésie. Et puis, c’est vrai qu’Aragon, c’est à la fois un souffle, une dimension historique, un lyrisme qui n’est pas qu’échevelé, qui est en même temps… Il sait embrasser toute la manière poétique sans tomber dans le prosaïsme, en restant toujours à hauteur de vue poétique et généreuse. Prosaïsme dans lequel ont pu tomber justement beaucoup de poètes qui n’avaient pas cette hauteur de vue. Alors Aragon, pour le côté lyrique, c’est sûr, et Queneau pour le côté ludique, c’est vrai que j’essaye de faire mon petit chemin, de frayer mon petit chemin à travers ces deux pôles du ludique et du lyrique.

 

C’EST PAS MAL COMME PARRAINS, QUENEAU ET ARAGON ?

Oui, évidemment je ne les ai jamais connus, mais ils vivaient encor du temps de ma jeunesse et je connais leur œuvre, j’apprécie et je dis Raymond Queneau à la limite plus que l’Oulipo, parce que justement il a su éviter les écueils dans lesquels sont tombés nombre de membres de l’Oulipo. Et c’est vrai que quand j’étais jeune, j’ai essayé de me rapprocher de l’Oulipo, j’étais à la tangence d’y être, mais je n’y suis pas entré. Puis finalement, pour cette double lecture des contraintes souples, plus souples justement que les contraintes hyper contraignantes de l’Oulipo, et pour ce regard lyrique sur le monde, eh bien j’ai créé avec ma femme l’Association du Verbe Poaimer en 1991, ce qui nous a permis de rencontrer nombre de poètes, de faire connaître les poèmes des uns et des autres dans ce cercle.

 

VOUS ETES NOMBREUX DANS CETTE ASSOCIATION ?

Alors depuis l’an 2000, par exemple, ont participé à nos concours plus de 200 poètes sur la France. Donc, ça rayonne au niveau national, parfois même au niveau international, on a des poètes du Québec ou de Belgique ou de Suisse qui participent à nos concours de poésie, qui s’appellent les Poaimez-vous qui ont plus de 10 ans d’âge et qu’on va reprendre, normalement en 2010 avec un concours pour la ville de l’Haÿ-les-Roses. Il y a un concours aussi pour la ville de Bourg-la-Reine : on va remettre aussi à l’honneur un prix de la ville de Bourg-la-Reine et normalement, si tout se passe bien, un prix de la ville de L’Haÿ-les-Roses ou un prix de la Maison des Associations Culturelles de l’Haÿ-les-Roses, dont nous sommes membres fondateurs en 1995 avec l’Association du Verbe Poaimer.

 

J’AI VU QUE VOUS AVIEZ LANCÉ UN CONCOURS  A PARTIR DU POÈME DE PAUL ÉLUARD « LIBERTÉ »

Oui. Alors, dans le cadre du premier festival L’Haÿssien, en juin dernier, on nous a proposé d’organiser un concours. Donc, on a lancé le thème de « l’acrostiche de la liberté ». On pouvait largement s’inspirer d’Eluard mais aussi de tout plein d’éléments à la fois poétiques et d’éléments de réflexion sur ce que peut être la liberté. Donc comme la liberté en même temps c’est un enjeu pour le poète puisque pour sa condition d’homme, c’est vrai que c’est important pour lui, et puis aussi dans son écriture, il doit affronter à la fois la contrainte des mots et l’entière liberté des mots. Et c’est vrai qu’il y a toujours cette ambivalence-là qu’on retrouve dans l’enjeu du ludique et du lyrique. Le lyrique étant une volonté peut-être de totale liberté, de rêve de liberté souveraine et le ludique quand il s’appuie sur des contraintes, eh bien justement, c’est un petit peu le contraire cette liberté, c’est essayer de faire entrer le sens des mots dans quelque chose qui puisse être rythmé, qui puisse être beau pour les oreilles ou les yeux de ceux qui parcourent le poème et donc là il y a une idée de contrainte. Donc il y a un enjeu de conciliation entre ces deux éléments.

 

LAURENT DESVOUX, VOUS AVEZ OBTENU UN PRIX, GRAND PRIX DE LA VILLE DE DIJON POUR UN OUVRAGE EN PARTICULIER ?

Oui, pour des Sonnets de Lieux mêlés publiés avec mes amis de la poésie à Dijon, et en Bourgogne en général, avec un prix d’édition poétique de la ville de Dijon en 2008, une préface de Fabienne Mounier qui s’occupe de théâtre dans cette ville là-bas. Ça s’inscrit dans des recueils de sonnets qui s’appellent les Sonnets de 7 lieux, donc là ce sont des Sonnets de lieux mêlés. En tout, il y a 7 séries de sonnets dans les Sonnets de 7 lieux en fonction justement des lieux, on parlait des circonstances du poème. Là, ce sont des sonnets qui sont classés par une thématique de lieux d’écriture. Donc, par exemple, dans les sonnets de lieux mêlés, chaque sonnet a été écrit dans au moins deux endroits différents : c’est pour ça que ça s’appelle sonnets de lieux mêlés. Il y a aussi sonnets de lieux divers, mais aussi sonnets de transports mêlés, sonnets de transports divers, sonnets de cafés banlieusards, sonnets de cafés de Paris, sonnets de parcs que j’ai rebaptisés sonnet d’extérieur jour… Par exemple, j’ai proposé au Val-de-Marne la publication d’un recueil de sonnets notamment écrits dans les parcs du Val-de-Marne, surtout par temps de belle saison.

 

Pour l’instant je l’ai proposé au département. Et la réponse c’est vous ! (rires). J’ai aussi proposé de publier un recueil composé exclusivement le 23 août de chaque année, donc depuis le 23 août 2000 j’ai composé 86 vers par 23 août, entièrement consacrés à la rose. Donc ces 86 vers sont consacrés à la Roseraie internationale de L’Haÿ-les-Roses, dans le sillage de ce qu’a pu produire Jules Gravereaux, le créateur fondateur de la Roseraie internationale de l’Haÿ-les-Roses. Il a lui-même fait beaucoup de recherches sur le monde de la rose. Il a recensé toutes les œuvres, les objets, les chansons, les poèmes, les fables, les contes, tout ce qui a été écrit sur le thème de la rose et donc a publié des ouvrages que j’ai trouvés dans l’ancien petit musée de la Roseraie. Et à partir de ces catalogues établis par Jules Gravereaux, eh bien j’ai créé des poèmes, notamment inspirés des noms de roses de la Roseraie de l’Haÿ-les-Roses. Il y a au moins 3000 variétés de roses à la Roseraie, donc il y a de quoi faire des milliers de poèmes rien qu’à partir de l’évocation génératrice, poétique des noms de roses de la Roseraie.

 

L’IDEE C’EST LE 23 AOUT DE CHAQUE ANNÉE, D’ÉCRIRE AUTOUR DE LA ROSE ?

Voilà, alors pourquoi le 23 août ? Eh bien il se trouve que c’est le jour de la sainte Rose, sainte Rose de Lima, une patronne d’Amérique et donc c’est aussi, évidemment par son prénom la patronne des roses de la Roseraie de l’Haÿ-les-Roses et en même temps, il y a un petit côté nostalgique parce que le 23 août, quand on est à la Roseraie, eh bien il y a un petit peu le temps qui passe sur les fleurs souvent largement fanées, à ce moment-là, et donc c’est la fin, un petit peu, de la saison des roses. Et puis, on sent que l’engourdissement va bientôt venir sur la Roseraie et qu’il va falloir attendre longtemps avant d’avoir une éclosion formidable à la Roseraie.

 

VOUS ETES QUAND MEME OULIPIEN EN DIABLE C’EST SUR. MOI JE SUIS TRÈS PERECQUIEN. JE VOULAIS SAVOIR : COMMENT VOUS FONCTIONNEZ ? QUAND LAURENT DESVOUX SE LÈVE LE MATIN, EST-CE QUE SON PREMIER GESTE, SON PREMIER ACTE, C’EST DE SE METTRE A SA TABLE DE TRAVAIL, PARCE QUE TOUTE LA NUIT IL A CHERCHÉ LE VERS QU’IL ALLAIT RÉDIGER, LE VERS DU JOUR… C’EST COMME ÇA, TOUS LES JOURS IL Y A UN VERS

Tous les jours, il y a un vers, mais il y en a beaucoup d’autres en fait ! Parce que là c’est le vers pour le recueil qui va peut-être être baptisé Les Vers, les Jours et les Années, mais il y a aussi tous les sonnets que j’écris, les chansons que j’écris. J’ai écrit plus de 1600 chansons, des milliers de sonnets, des proses également… Par exemple, dans le sillage de Raymond Queneau, j’ai écrit Ma vie en quiz. Donc pour proposer un recueil sur ma vie, que j’ai vraiment envie d’écrire, parce qu’autrement écrire comme ça sur ma vie, j’aurais pas forcément envie, mais j’ai trouvé le moyen ludique de m’intéresser moi-même à ma propre vie. Donc, j’ai trouvé par le biais de quiz, avec quatre paragraphes à chaque fois, qui sont en rapport avec un thème écrit sous la forme d’un alexandrin initial. Donc j’ai écrit 100 quiz sur des thèmes très différents de ma vie ou de ma conception de l’écriture, par exemple et je cherche à faire paraître également ces quiz. Je pense, parce que j’ai essayé de les faire éditer, mais je pense que je vais les mettre sur mon blog d’écriture « Laurent Desvoux et le blog à buzz littéraires ».

 

Quand je me réveille, en fait, je n’ai pas forcément un vers, sinon le fait d’aller sur mon recueil pour prolonger le vers de l’année d’avant, et le poème établi au fur et à mesure des années, mais c’est vrai que je pars de ce déjà-là pour ajouter quelque chose.

 

Alors que ma façon d’aborder la poésie en général est un peu différente. Je me promène, je marche beaucoup dans la ville, parce que déjà je ne prends que les transports en commun, pas de voiture, je marche énormément, il me semble, c’est peut-être une illusion, ça me maintient en forme. Et donc, quand je marche, il me vient souvent des vers et donc je me mets à chanter dans la rue. Ça étonne parfois le passant, ça fait aboyer les chiens parfois, et donc il me vient des vers et ce que je fais c’est que, au premier moment possible, je les note sur des fiches. Je vais vous montrer des fiches à poèmes, des fiches à chansons. Par exemple là, j’ai noté, « chaque visage est une rencontre qu’il soit pour, avec ou tout  contre », donc là ça vient avec une discussion, une rencontre. « Je suis monté sur ressort / dans  la ville qui dort encore il y a déjà du sport après aurore »… Voyez ce sont des refrains qui sont amenés à devenir des chansons et que j’ai trouvés dans la rue en marchant à Paris, en banlieue, ou dans les transports aussi. Je suis un grand fan des transports. Et je suis toujours équipé de fiches où je note des titres, où je note des amorces de poèmes, des idées, des esquisses de refrains pour les chansons de l’année à venir.

 

Donc, l’important c’est de ressortir la fiche et la bonne fiche au bon moment. Par exemple, parfois, je consulte mes fiches comme un jeu de cartes et je choisis celle qui va m’inspirer…

 

COMME UN JEU DE TAROT…

Voilà, la carte qui va marcher pour le bon moment d’écriture. Mais c’est vrai que j’ai des dizaines de fiches d’avance, comme ça, et puis je les ressors au bon moment.

 

LES CHANSONS ?

Plus de 1600 ! Je ne sais pas exactement combien, mais plus de 1600 c’est sûr ! Depuis 1990, j’ai commencé à les déposer depuis un an à la SACEM et je pense les mettre sur mon blog également parce que je sais pas vraiment faire les démarches par rapport aux chanteurs, musiciens…

 

VOUS ETES MUSICIEN PAR AILLEURS ?

Alors moi, comme je vous disais je chante beaucoup dans la rue pour trouver mes refrains, mais les refrains que je trouve, je pense que je reprends des airs connus, quand je reprends pas des airs connus, je prends toujours le même air, celui qui a tendance à revenir. En revanche, je fais confiance aux musiciens à venir pour trouver des musiques adéquates.

 

VOUS NE LES AVEZ JAMAIS PROPOSÉES À UN MUSICIEN ?

Vraiment vaguement. Parfois, il m’est arrivé d’écrire à des chanteurs qui étaient eux-mêmes paroliers et interprètes, et donc ça ne menait pas à grand chose.

 

VOS CHANSONS RACONTENT DES HISTOIRES, CE SONT DES POÉSIES AVEC UN REFRAIN QUI REVIENT…

Alors, c’est vrai que je ménage la structure classique de couplets, refrain, avec une sorte de petite contrainte là encore oulipienne qui veut que mes chansons tournent toutes, depuis leur création, autour de 40 vers. C’est-à-dire qu’il y a des années où je me suis fixé à 40 vers, puis à 42 vers, puis à 43 vers, et maintenant à 45 vers depuis à peu près deux ans, pour une dimension, dans laquelle en fait, il y ait une sorte de cadre fixe dans lequel je me permets toutes les libertés d’écriture lyrique et qui sont souvent appuyées sur des situations, des personnages.

 

En fait, je crée mes chansons comme un petit théâtre de comédie musicale, avec des personnages. Je me mets dans la peau de personnages, de personnes, parfois des personnages simplement entrevus où j’entends un petit mot, ça me fait penser à une situation, et puis j’écris. Evidemment, il peut se mêler un peu d’autobiographie, mais c’est mêlé aussi à l’imaginaire et à l’observation, à l’amour des gens en général puisque c’est souvent des portraits du genre humain à travers ces chansons.

 

VOUS AIMEZ BIEN L’AMBIANCE DES BISTROTS, DES CAFÉS ?

Oui, ça fait partie de mes lieux d’écriture, d’inspiration. Quand je ressors mes petites fiches, c’est souvent dans les cafés, souvent il m’arrive d’avoir des copies à corriger ! Mais autrement, pour me détendre et pour me remettre dans le bain de création, je compose dans les cafés, beaucoup ; pour la moitié de mon œuvre, c’est dans les cafés. Autrement, l’autre moitié, c’est dans les transports !

 

COMBIEN D’HEURES PAR JOUR, TRAVAILLEZ-VOUS ?

Alors, c’est vrai qu’un poète comme d’ailleurs un professeur, c’est toujours un petit peu en action, en éveil. Par exemple, quand je marche, je travaille poétiquement. Il y a des refrains qui me viennent, mais ça n’est pas forcément à flux continu.

 

CE QUE JE VEUX DIRE : EST-CE QUE LE SOIR, VOUS VOUS DISCIPLINEZ À VOUS METTRE A TABLE ET A TRAVAILLER ?

Non, il n’y a pas de côté sérieux comme ça de se mettre à table… Non, c’est vraiment, comme je le dis, dans les cafés, dans les transports. C’est un petit peu des moments comme ça qui peuvent sembler intermédiaires, mais que j’ai besoin un petit peu d’extérieur, d’une extériorité qui me déconcentre pas du tout. Ça me met au contact de la vie et des gens, ça me donne une occasion de me recentrer finalement même si c’est environné.

 

EST-CE QUE VOUS ENTRECHOQUEZ VOS VERS AVEC CEUX DE MADAME ? EST-CE QU’ELLE ECRIT ?

Nous avons ensemble écrit plusieurs recueils ensemble. Alors Brigitte Moyon-Dyrek écrit beaucoup, enfin écrit maintenant de temps en temps de la poésie, mais surtout elle se consacre à la relance, à la reprise de notre revue « Jeux d’épreuves » que nous avions créée ensemble en 1992 et qui depuis 2009 est relancée. Elle écrit les éditoriaux, les articles, elle envoie des questionnaires avec des questions extrêmement intéressantes sur l’écriture à des poètes. Et puis là, elle a composé la préface de notre dernier ouvrage anthologique, à savoir Acrostiches de la liberté, qui sort en janvier, qui est disponible en s’adressant à l’association.

Que puis-je vous dire d’autre ? Il y a une autre dimension importante, outre la coécriture évoquée ici par les recueils que j’ai composés avec ma femme Brigitte Moyon-Dyrek, j’ai coécrit plusieurs recueils avec des poètes notamment avec Antoine Ristori qui a présidé « Le Forum des poètes » et qui habitait Créteil. Il avait des réunions de poésie à Paris, on a fait un recueil de sonnets croisés ensemble et c’était sous le regard encourageant du grand Serge Brindeau.

Autrement, en dehors de la coécriture, il y a un mot qui est proche, auquel j’accorde beaucoup d’importance, qui s’appelle la surécriture, la surlittérature en fait.

En fait, c’est un mot que j’ai forgé, et qui est peut-être un petit plus littéraire, cela retrouve un concept qui existe depuis longtemps, qui a vraiment été mis à la mode par les critiques dans les années 70, à savoir l’intertextualité, le jeu des textes entre eux, une manière de jeu hypertexte. En fait, avec la surécriture, c’est une écriture qui s’appuie sur les textes antérieurs, et qui considère qu’en matière d’écriture il vaut mieux ne pas faire table rase de tout ce qui a été fait, au contraire s’appuyer, jouer avec les voix, les poètes du passé pour proposer un dialogue avec, à la fois les vivants et les morts, parce qu’en fait les poètes demeurent toujours vivants par leurs paroles de vive voix poétique ; et s’appuyer sur des poètes du passé pour féconder des œuvres nouvelles, faire jouer les mots, faire jouer les phrases, faire jouer les vers, faire jouer les œuvres entre eux, ça me permet quelque chose de très important.

Un de mes poètes sur lequel j’appuie le plus ma surécriture, c’est Jean-Arthur Rimbaud qui a notamment composé le fameux « Bateau ivre », par lequel je suis venu en fait à la poésie. Mon père François Dyrek, qui  était comédien, aimait à réciter d’amples poèmes le matin, l’après-midi, dans des réunions poétiques, intimes, familiales ou autres, et il récitait souvent et sobrement et de très belle manière « Le Bateau ivre », les 100 vers du « Bateau ivre » par cœur. C’était en même temps, une manière de se faire la mémoire pour le comédien, de toujours avoir une mémoire alerte. Et en même temps, il nous transmis le goût de la poésie, le goût des beaux mots, des belles phrases, le goût des images, avec cette ambiance du « Bateau ivre ». Rappelons simplement que Jean-Arthur Rimbaud a écrit ce poème avant 17 ans. Il voulait monter sur Paris, il n’avait encore jamais vu la mer, et il a écrit 100 vers magnifiques. Un magnifique élan, où l’on voit un navire qui part de la Seine pour s’abîmer dans l’océan Atlantique en étant en fusion avec l’élément maritime. Et c’est une œuvre magnifique, qui a durablement marqué mon esprit et qui m’a insufflé le goût de la poésie.

Donc je remercie mon père d’avoir dit magnifiquement ce poème à de multiples reprises et puis je me mets un peu dans ce sillage du bateau ivre pour justement des strophes qui soient justement axées sur un lyrisme.

 

VOUS AVEZ ÉCRIT UN POEME, UN HOMMAGE A RIMBAUD

Alors, ça fait partie d’un vaste ensemble que je compose depuis 1991 qui s’appelle « Dans mes Rimbaud-sonnades ». Ce sont des recueils, plusieurs recueils, il y en a une vingtaine qui s’appuient sur des œuvres soit précises, soit plus globales d’Arthur Rimbaud. Et « Le Bateau ivre » vient en première ligne dans cet ensemble de recueils. L’un des derniers en date, je l’ai appelé « Le bateau buzz ». Donc, pour évoquer une sorte de long voyage poétique à travers les vers de Jean-Arthur Rimbaud en décalquant les sonorités et le sens pour un nouveau voyage au XXIe siècle où le voyage ici n’est pas un voyage entre ciel et mer, mais un bateau littéraire sur Internet, puisqu’on parle des Internautes. C’est aussi une évocation maritime.

 

ALORS LAURENT DESVOUX, SI ON ÉCRIT, C’EST POUR ETRE LU. VOUS AVEZ UN CERCLE DE LECTEURS. CONNAISSEZ-VOUS LE NOMBRE DE GENS QUI SE CONNECTENT SUR VOTRE BLOG ?

Alors le blog, le premier blog, il y avait un souci parce qu’on ne pouvait pas y entrer de commentaires. Ça m’était très difficile d’avoir accès à un dialogue avec les internautes. Là, je viens juste de changer de blog, de site de blog, je vais voir à essayer d’optimiser le développement sur ce blog de manière à rendre attrayant ce blog, avec plein de novations, plein de surprises, des sonnets, des chansons, des quiz. Et puis une sorte de palette de ce que je peux faire.

 

COMMENT VOUS RESSENTEZ-VOUS DANS LE MONDE ACTUEL, EN TANT QU’ÉCRIVANT DES POEMES AVEC UNE FORME DONNÉE, DES CONTRAINTES, C’EST PAS DU TOUT CE QU’ON VOIT AUTOUR DE NOUS, C’EST LE MONDE DU LIVRE, DU PAPIER, A FORTIORI DE LA POÉSIE, ET ENCORE UNE FOIS A CONTRAINTE, C’EST PAS COURANT, C’EST PAS BANAL, C’EST UN PEU À CONTRE-COURANT

A contre-courant, un peu comme un bateau ivre qui voudrait buzzer mais qui sait aussi que les buzz sont impossibles, parce qu’en fait c’est vrai que la poésie c’est une vocation.

 

VOUS SAVEZ COMME MOI QUE LA PRINCESSE DE CLEVES EST DÉSORMAIS MISE AU PILON

Oui ou objet de dénigrement alors que c’est un bijou de psychologie et de Littérature.

 

DONC NE PARLONS PAS DES SONNETS

Oui, mais je pense qu’il peut y avoir un retour parce que chez les poètes… D’abord chez les poètes… C’est vrai que je cultive une marginalité à l’intérieur de la marginalité poétique. C’est vrai que je n’étais pas forcément dans le courant de ce qui se faisait en écriture poétique, même déjà dans le Val-de-Marne avec la Biennale des poètes. J’étais un petit peu en marge.

 

VOUS Y PARTICIPIEZ ?

J’ai assisté à des spectacles, de nombreuses lectures. Je ne suis pas vraiment dans ce sillon-là. Donc, c’est vrai qu’à l’intérieur déjà de la poésie j’étais un peu marginalisé…

 

FAISONS UNE PETITE PARENTHÈSE : LA VAL-DE-MARNE EST UN DES RARES SINON UN DE SEULS À ACCORDER DE L’IMPORTANCE À LA POÉSIE

C’est déjà extrêmement important de mettre en valeur la poésie, de la mettre au premier plan et de lui accorder sa chance. Mais c’est vrai qu’il n’y avait pas forcément d’affinité particulière, même si un de mes poèmes a été publié dans la petite brochure des poètes du Val-de-Marne. Bon, j’ai eu des contacts avec ces personnes, disons que ça n’a pas été forcément plus loin.

 

Mais autrement, je connais des poètes sur le Val-de-Marne, comme par exemple Michel Besnier, qui est aussi romancier, auteur de la Roseraie, que j’ai vu ce matin d’ailleurs dans un petit café de l’Haÿ.

 

Et autrement avec ma femme, nous avons bien connu et fréquenté le poète Rouben Melik qui est une grande figure de la poésie en Val-de-Marne, qui a été honoré par plusieurs articles dans le Val-de-Marne et qui fait le pont aussi avec les surréalistes. Il a très bien connu Paul Eluard. C’était le secrétaire, puis l’ami, puis l’éditeur de Paul Eluard. Et on l’a connu Rouben Melik dans ses dernières années, on lui rendait souvent visite. Il habitait l’Haÿ-les-Roses près du Moulin de la Bièvre où il y a justement la Maison des Associations Culturelles. C’était quelqu’un d’extrêmement attachant et extrêmement impressionnant dans sa façon, malgré son double cancer à la gorge et malgré son âge avancé, de prendre la parole en public et d’arriver à faire atteindre à son verbe une force de conviction impressionnante.

 

Le fait que j’écrive des poèmes réguliers, mais dans lesquels je veux insuffler de la nouveauté, un petit peu de surprise, de modernité, c’était pas forcément ce qui se faisait, parce que c’était plus le poème en vers libre qui était à la mode. C’est vrai qu’un retour du vers régulier, on le voit par exemple chez des poètes comme Jacques Réda, il peut peut-être y avoir… Le grand vent de la poésie qui soufflait n’allait pas dans le sens du vers continué, essayant d’allier une modernité et un classicisme assumé. Voilà.

 

Et maintenant, je pense que le Net justement, est peut-être une sorte de revanche, si on peut parler de cette manière-là, ou permettre le retour en tout cas de l’affirmation poétique parce que en fait, je pense, le Net est le moyen idéal pour la création poétique par rapport aux formes courtes, à l’échange qu’on peut faire sur les vers, aux multiples jeux qu’on pourrait inventer à partir des vers, à partir de logiciels sur la présentation des vers, la présentation colorée, la mise en images des mots et des vers. Je pense qu’il y a de quoi faire un eldorado pour la poésie et notamment pour la poésie depuis son démarrage jusqu’à celle de demain. Il y a de quoi faire un long fleuve poétique et en même temps de longues courses poétiques sont à envisager sur Internet. Je pense que c’est vraiment le médium idéal pour la poésie.

 

SI QUENEAU AVAIT CONNU L’ORDINATEUR…

Voilà. Je pense que Queneau était vraiment en avance sur le XXI e siècle. C’est quelqu’un dont on entendra à nouveau parler par rapport à je pense tous ceux qu’il a inspirés par rapport à l’utilisation d’Internet, liée avec la poésie. Du reste, dès les années 80, 90, il y a eu des animations informatiques de ces 100 000 milliards de poèmes, mais c’est vrai qu’il y a de quoi faire des créations poétiques renouvelées, combinées sur le Net, mais qui ont, je pense, comme je le disais, à faire la part belle également au lyrisme et à la parole poétique, authentique parce que je pense que c’est pas du tout inconciliable avec le ludique, avec le jeu. Parce que pour moi il y a jeu à enjeu de sens et c’est ce qu’on a essayé de mettre en avant dans l’Association du Verbe Poaimer, les jeux à enjeu de sens. Des jeux qui ne soient pas simplement que formels, mais qui puissent toucher à des créations partagées, des créations où l’expression puisse vraiment aller au-delà justement de l’expression routinière pour aborder des rivages nouveaux.

 

J’AIMERAIS BIEN QUE VOUS ME PARLIEZ UN PETIT PEU DE VOTRE TRAVAIL, EN TANT QU’ENSEIGNANT. VOUS AVEZ DES ENFANTS DE QUEL AGE ?

Alors, j’ai surtout des sixièmes, ils ont onze, douze ans, j’ai deux classes de sixièmes, dans un collège-lycée privé, dans le 15e arrondissement. Et c’est vrai que j’essaye de les faire travailler à propos de tous les compartiments du français parce qu’ils sont très nombreux, aussi bien l’orthographe, la grammaire, l’expression orale, la poésie sous forme de récitation, l’écriture poétique, l’écriture de rédaction, ça j’y suis extrêmement attaché et j’aime à leur proposer des sujets qui les fassent prendre confiance dans leur pouvoir d’écrire des histoires, d’écrire des développements où ils mettent beaucoup d’eux-mêmes et ils mettent beaucoup d’imagination. Imagination qui est cadrée par le sujet et qui ne va pas à vau l’eau comme un bateau qui s’abîmerait en mer. Mais en même temps, essayer de leur donner un chenal qui leur permette de s’exprimer…

 

IL Y A TOUJOURS CHEZ VOUS CETTE VOLONTÉ DE POSER DES BORNES ET DES CONTRAINTES ET A PARTIR DE LÀ, LA PLUS GRANDE LIBERTÉ EST AUTORISÉE

Voilà, voilà. C’est les deux. Il faut à la fois avoir ces bornes sur le chemin et puis à un moment donné peut-être passer les bornes, les oublier, quitte à en retrouver d’autres plus loin sur le chemin pour ne pas s’abîmer non plus, car comme dit Raymond Devos qui voulait nous emmener dans l’imaginaire, il faut aussi savoir nous en faire « revenir ».

 

LÀ NOUS SOMMES A PROXIMITÉ DU LUXEMBOURG, DE L’AUTRE COTÉ VOUS M’AVEZ PARLÉ D’UNE INSTITUTION OÙ VOUS AVEZ SÉVI…

Non, je n’ai pas sévi ! Non ! J’espère pas parce que je n’étais pas vraiment très sévère ! C’était pas très sévère. J’étais surveillant pendant dix ans, dans un institut et j’ai imaginé d’ailleurs un scénario, le scénario d’un surveillant qui dans les étages, eh bien, rend compte de la vie de l’internat, et en même temps est confronté à des histoires qui se passent à propos de trappes qui sont dans les chambres des élèves, des trappes magiques qui permettent en fait de retourner chez eux quand ils le veulent, à la seconde même où ils le désirent. Donc, c’est un petit peu difficile à gérer pour un surveillant ces trappes magiques, donc il y a toute une histoire à ce sujet, ça fait partie des deux scénarios de long-métrage que j’ai écrits et qui restent dans mes tiroirs informatiques.

 

C’EST UN PETIT PEU LES DISPARUS DE SAINT-AGIL REVISITÉS ?

Voilà, il y a quelque chose de ça et puis un mélange à la fois de quelque chose de personnel, parce que j’ai été surveillant pendant dix ans d’internat, par rapport aux études du soir, les élèves devaient travailler dans leur chambre, au bout d’un moment, je les aidais à faire leurs devoirs, du coup je me suis décidé à passer le concours de professeur.

 

VOUS ETIEZ PASSÉ PAR LES CLASSES PRÉPARATOIRES AUPARAVANT ?

Oui, un petit peu. J’adorais mon professeur M. Lartigou au lycée Lakanal. Il était vraiment extrêmement talentueux pour faire passer son goût pour la littérature. C’est lui qui m’a formé essentiellement. Et je goûtais ses paroles. Je pense que ça m’a imprégné dans ma façon de concevoir la poésie, l’écriture en général et ça m’a permis des années plus tard de réussir le concours de professeur. Mais il a fallu du temps pour que les choses mûrissent. Il enseignait en hypokhâgne et khâgne. J’ai suivi ses cours pendant plusieurs années au fond de la classe, ne suivant que ses cours à lui et  voilà. Ça m’a à la fois cadré et puis ça ouvert des horizons poétiques vraiment très appréciables et je lui dois beaucoup.

 

VOUS ETES UN GRAND LECTEUR ?

Alors, j’ai été un très grand dévoreur de romans dans ma jeunesse, de France et d’ailleurs et de toutes époques. J’ai beaucoup de mal maintenant à lire des romans, je lis pas mal d’essais, de poésie, d’articles variés. Donc je lis mes confrères poètes. Mes confrères poètes d’aujourd’hui, et du passé. Et c’est vrai qu’il faut pas oublier de les lire, quoi. Parce que j’écris beaucoup, mais il faut pas oublier de lire parce que c’est une source importante à égalité avec le quotidien, avec la vie qu’on vit quoi, parce que les poètes sont faits des mots des autres. Ils sont faits aussi des jours qu’ils traversent.

 

FIN DE L’ENTRETIEN
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